Un soutien qui responsabilise, sans submerger
Aider ne nécessite ni d’être un geek ni un justicier. Que vous soyez la “personne tech” ou simplement quelqu’un de confiance, voici comment soutenir utilement sans franchir de limites ou déclencher d’alarmes.
Aider à sécuriser les appareils sans prendre le contrôle
L’aide technique peut vite virer au contrôle. Voici comment l’éviter tout en restant efficace.
- À faire : demandez avant d’agir. Commencez par :
- “Tu veux qu’on regarde ça maintenant ou plus tard ?”
- Vérifiez toujours ce que la personne souhaite savoir, faire ou déléguer.
À faire : expliquez étape par étape. Même pour une réparation rapide, détaillez vos actions. Le savoir est pouvoir—elle devra peut-être refaire seule plus tard.
À faire : validez ses inquiétudes. Ce qui vous semble improbable peut être réel. Dites :
- “On peut tout à fait vérifier ça.”
- Pas : “Ça paraît un peu parano.”
À faire : documentez les changements. Notez (sur papier ou app sécurisée) les modifications—surtout mots de passe, réinitialisations et changements d’appareils. La survivante doit avoir une copie.
🚫 À éviter : utiliser vos coordonnées. Même temporairement. Cela crée une dépendance et peut compliquer les démarches légales ou de récupération.
🚫 À éviter : vous connecter avec vos comptes. Utiliser votre Apple ID, Google ou app store laisse des traces numériques et ajoute de la confusion.
🚫 À éviter : parler à sa place. Évitez “Je m’en occupe.” Ça semble efficace, mais retire son autonomie. Laissez-la guider, même si c’est plus lent.
Comment parler d’abus numériques à la police ou en justice
Malheureusement, tous les professionnels ne comprennent pas ces violences. Voici comment rendre vos mots—et son vécu—concrets.
- Concentrez-vous sur les comportements, pas juste la “tech”. Au lieu de :
- “Il a piraté son téléphone.”
- Dites : “Il a installé une app lui permettant de voir ses messages et position en direct.”
Au lieu de :
- “Son thermostat agit bizarrement.”
- Dites : “La température change à distance, probablement via une app à laquelle elle n’a pas accès.”
- Utilisez un langage juridique. Cadrez l’abus avec des termes comme :
- Contrôle coercitif
- Harcèlement
- Surveillance non consensuelle
- Accès non autorisé aux communications
Ces termes correspondent mieux aux lois que “mon enceinte intelligente dysfonctionne”.
- Apportez des preuves familières
- Captures d’écran datées
- Historiques d’accès
- Notifications de connexions ou changements de mot de passe
- Chronologie écrite des événements
Même sans expertise digitale, une timeline simple peut clarifier.
- Soyez réaliste : restez factuel, précis, cohérent. Vous n’êtes pas là pour impressionner. Gardez le récit simple. Évitez les spéculations.
- “Voici ce qu’on sait.”
- “Voici ce qu’on a trouvé.”
- “Voici ce qu’elle a fait pour l’arrêter.”
🚫 Ne présumez pas qu’ils “comprennent”. Beaucoup de policiers et juges sont mal formés au numérique. S’ils ont l’air perdus, proposez des exemples.
🚫 Évitez le jargon. N’utilisez pas “attaque man-in-the-middle” ou “rootkit” sans explication. Dites plutôt :
- “Il interceptait les données via leur Wi-Fi partagé.”
- “Un logiciel invisible enregistre tout.”